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les techniques d'impression

La Lithographie

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Jusque dans les années 1950, la grande majorité des affiches illustrées ont été imprimées en lithographie sur pierre. Cette technique d’impression en couleurs à l’aide de pierres limoneuses est la plus prestigieuse de toutes.

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Chaque couleur nécessite une pierre et un passage.

Les pierres lithographiques sont des pierres limoneuses et poreuses, polies avec du sable fin. Elles pesaient jusqu'a plusieurs centaines de kilos pour les plus grands formats.

Les lithographes, restés pour la plupart anonymes, étaient non seulement des artisans ayant une maîtrise totale de leur technique, c'étaient aussi de véritables artistes.
En suivant la maquette du graphiste, Ils transféraient à la main chaque couleur sur une pierre, à l'aide de crayons gras, de pinceaux ou de brosses.


Une affiche lithographique en 7 couleurs:

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Chaque pierre "dessinée", de plusieurs centaines de kilos pour les grands formats, est exactement positionnées sur la presse.

La pierre est alors humidifiée avec de l'eau.

Elle est encrée à la main pour les lithographies artisanales ou avec de grands rouleaux sur les presses industrielles.

Les surfaces de la pierre non-dessinées sont poreuses et restent humides, elles refusent alors l'encre grasse qui est hydrophobe.
Les surfaces dessinées à l'encre grasse "accrochent" l'encre et seront imprimées.

Après de nombreux réglages jusqu'au 1/10 de millimètre, la feuille de papier est posée sur la pierre encrée, pressée avec un rouleau, puis séchée.

Ainsi la première couleur est imprimée au nombre d'exemplaires requis.
C'est le premier "passage" ou "état".

La pierre est alors poncée au sable fin pour imprimer la deuxième couleur.
Et ainsi de suite, jusqu'a l'affiche finale en 7 couleurs.

C'est cet antagonisme entre l'eau et le gras de l'encre qui différencie le procédé lithographique des autres techniques d'impression "en creux" avec leurs supports gravés à la main ou à l'acide (gravures sur bois, eaux fortes, xylogravure...).

L'affiche en sept couleurs

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Les ateliers lithographiques avaient peu de pierres lithographiques de grands formats, qui étaient volumineuses, rares et très chères. Quelques dizaines seulement d'après les témoignages d'anciens lithographes, aujourd'hui à la retraite, que nous avons eu la chance de rencontrer.
Après chaque impression, Ils étaient obligés de polir au sable les pierres pour les ré-utiliser. Ces témoignages démentent encore une fois le mythe des reproductions tardives soi-disant tirées sur les pierres originales.
Seules quelques imprimeries d'étiquettes ont parfois stocké des pierres de petits formats pour des bons clients, mais c'était des exceptions.


"Encres, maculatures..."

Les encres lithographiques étaient de très bonne qualité, composés d'une base huileuse et de pigments naturels, notamment des oxydes métalliques ou des terres rares.

De nombreux passage sont nécessaires pour uniformiser l'encrage qui doit être parfaitement régulier et régler la position exacte de l'image. Ces exemplaires tests sont appelés maculatures.

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Société des encres, Produits pour la typographie et la lithographie, Ivry-Port (Seine)

1898 circa – PAL, jean de PALEOLOGUE

Vendu
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"Réglages..."

Vous trouverez souvent les marques de repères dans les marges d'affiches lithographiques. Ce sont des croix superposées qui aidaient les lithographes à placer les pierres au bon endroit, avec une précision pouvant aller au 1/10 de millimètre.

"Bons à tirer..."

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et "Grains lithographiques"

les lithographes passaient plusieurs semaines de travail sur une affiche, penchés sur leurs pierres.

Grâce à eux et aux encres épaisses à forte pigmentation, les affiches lithographiques dévoilent des dégradés de couleurs pouvant aller jusqu’au huitième de ton et sont très prisées pour leur qualité d'exécution et leur expression artistique. C’est pourquoi ce procédé traditionnel continuera à être employé par bon nombre d’imprimeurs suisses jusqu’à l’orée des années 1960.

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On reconnait l'impression lithographique en observant dans les demi-tons des points irréguliers caractéristiques du travail artisanal sur pierre lithographique.

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l'offset

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Entre-deux-guerres, l’offset, plus rapide et plus économique, va remplacer la lithographie traditionnelle dans de nombreux pays.
Le développement du procédé offset aux abords de la Seconde Guerre Mondiale va aller de paire avec l’adoption quasi-généralisée du procédé quadrichromique.



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Ce procédé ancien qui consiste à obtenir toutes les couleurs possibles à partir de 4 encres (cyan, magenta, jaune et noir) appliquées en « trame de demi-teintes » soit en petits points, va s’accompagner du développement de films d’acétate qu’on pourra désormais « flasher » selon un procédé photographique comparable à celui de l’héliogravure.
Après-guerre et jusqu’à nos jours il s’agit de la technique la plus utilisée dans l’impression de supports publicitaires. On reconnaît facilement la « trame offset » aux rosaces typiques du procédé quadrichromique.

la sérigraphie

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Chaque couleur est transférée sur un treillis de soie ou de matière synthétique monté sur cadre ou tendu à la main, qu’on appelle un écran (silkscreen en anglais). Cette technique chinoise très ancienne est devenue populaire en occident au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Elle fut utilisée par les étudiants de mai 68 et devint la marque de fabrique d’artistes pop comme Andy Warhol ou Roy Liechtenstein. Elle est encore utilisée de nos jours pour imprimer de petites éditions, parfois avec une surprenante qualité d’exécution.

Bien que cette méthode soit mécanique, elle offre une facture artistique très présente, de plus, la sérigraphie est très favorable aux aplats de couleurs uniformes, permettant l'usage d'encres brillantes et parfois fluorescentes. C’est au bord de ses aplats qu’on peut la reconnaître, à l’aide d’une simple loupe, en apercevant les zig-zags laissés par la maille de l’écran.

Des couches épaisses d'encre, qui parfois forment un liseré au joint de deux couleurs superposées sont aussi l'indice d'un procédé sérigraphique.
Le procédé quadrichromique est aussi utilisé en sérigraphie, pouvant prêter à confusion avec l’offset. De magnifiques affiches originales modernes sont imprimées en sérigraphie.

L'héliographie

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Il s’agit d’un procédé précurseur de l’impression photographique inventé par Nicéphore Niépce autour de 1822. Les parties exposées à la lumière d’une surface réactive durcissent et résistent au lavage, créant une sur-épaisseur transférable sur le papier.


La plupart des affiches photographiques ou photomontages jusqu'en 1940 ont été imprimées grâce à l’héliogravure moderne utilisant une plaque de métal - en principe de cuivre - recouverte d’une couche de réactif. Les parties exposées à la lumière deviennent sensibles à un acide qui creusent le métal. Ces plaques peuvent ensuite être retouchées au burin (taille-douce).Cette technique confère un charme très particulier à ces affiches conçues par des maîtres comme Herbert Matter ou Walter Herdeg. Elles restent aujourd’hui très appréciées.A l’instar de la lithographie, le procédé d’«héliogravure» ou «rotogravure» s’est développé avec d’immenses rouleaux et des encres très liquides permettant des tirages très importants avec une trame assez fine. C’est, encore de nos jours, le procédé employé dans l’impression des journaux et des magazines.

Autres techniques (techniques mixtes)

A l'aide de notre expertise, nous faisons de notre mieux pour déterminer la technique d'impression. Néanmoins, la méthode exacte n'est pas toujours définissable avec certitude. Une affiche peut aussi bien être le résultat d’un mélange de techniques que d’un procédé hybride, souvent réalisé dans des imprimeries artisanales. Dans ce dernier cas, nous décrivons la technique d’impression de l’affiche par l’appellation «autres techniques» ou « techniques mixtes».